Etats de crise, comment survivre à ces crises de vie auxquelles personne n'échappe
EAN13
9782809800524
ISBN
978-2-8098-0052-4
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Roman français
Dimensions
22,5 x 14 cm
Poids
340 g
Langue
français
Code dewey
155.93
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Etats de crise

comment survivre à ces crises de vie auxquelles personne n'échappe

De

Archipel

Roman français

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DANS LA MÊME COLLECTION

Psychologie de l'argent, Thierry Gallois, 2003.

Psychologie du criminel, Jean-Michel Labadie, 2003.

Guide de survie pour parents débordés, Frédéric Kochman, 2004.

L'Enfant et le Diable, Liliane Daligand, 2004.

Si tu m'aimes, trompe-moi !, Alexandra Choukroun, 2005.

Vaincre les peurs et les phobies, Marc Spund, 2005.

Le Complexe de Barbe-Bleue, Jean-Albert Meynard, 2006.

Le volant rend-il fou ?, Jean-Marc Antoine Bailet, 2006.

Mère-fils, une relation malmenée, Sylvette Desmeuze-Balland, 2007.

Changer ? Moi, jamais, Pascal Neveu, 2008.

Belle-mère ou marâtre, Michel Moral et Marie-Luce Iovan-Chesneau, 2008.

Le Bonheur d'être névrosé, Dominique Drillon, 2008.

Collection « Archipsy »

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dirigée par Roseline Davido

archipsy@minitel.net

DU MÊME AUTEUR

La Russie d'en France, avec Vera Galievsky, M.A., 1986.

Voyage au pays des célibataires, Acropole, 1988.

Homme Sweet Homme, Acropole, 1990.

Enquête sur la vie très privée des Français, Robert Laffont, 1991.

La Nouvelle Famille, Belfond, 1993.

Les Nouveaux Couples, Hors Collection, 1996.

Et si on changeait de vie ?, Lattès, 2000.e9782809800524_i0001.jpg

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978-2-809-80052-4

Copyright © L'Archipel, 2008.

À maman qui, malgré les épreuves,
certaines redoutables, qui ponctuèrent
chaque étape de sa vie, resta toujours persuadée
que le meilleur était devant elle.
Puisse-t-elle avoir eu raison jusqu'au bout...

Sommaire

DANS LA MÊME COLLECTION
DU MÊME AUTEUR
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Page de Copyright
Dédicace
Prologue - Scènes d'intérieur
1 - ADOS, TRENTENAIRES, QUADRAS, QUINQUAS : TOUS TOUCHÉS !

Prologue

Scènes d'intérieur

Ils se sont mis à changer quasiment en même temps.

Étonnant mimétisme que cette soudaine ressemblance entre deux toutes jeunes filles en pleine « mutation », tant physique que psychologique, et un homme dit dans la force de l'âge, a priori en bonne santé, avec vie professionnelle et sociale établie et quotidien balisé par des projets raisonnables.

Deux adolescentes et leur père. Avec les mêmes symptômes : bouffées d'agressivité contre les autres, contre soi, contre la planète tout entière. Raptus dépressifs aussi impromptus qu'inexplicables – du moins pour l'observateur extérieur –, coups de blues du samedi soir et langueurs dominicales assorties de bâillements d'ennui, non sans similitude avec les « je sais pas quoi faire » de la période pâte à modeler et Lego. Envies d'aller voir ailleurs, où c'est forcément mieux, où il se passe des choses forcément plus excitantes – et interdites, pourquoi pas ?

Multipliés par trois, les silences boudeurs accompagnés de soupirs d'agacement – « non, décidément, nous n'avons pas les mêmes valeurs » – ont peu à peu fait régresser la communication familiale, jadis fort animée, à son état le plus succinct, celui des onomatopées. Mêmes effluves de tabac – elles découvraient, il replongeait –, malgré moult sit-in dans les toilettes ou sur le balcon, semblables mines de conspirateurs autour du téléphone, accompagnées de « je te rappelle plus tard » susurrés avec regards furtifs sur l'entourage, et impasses régulières sur le dîner du soir : la fréquence des réunions de bureau et des révisions scolaires s'étant bizarrement accentuée. Ces trois-là semblaient vivre dans un univers régi par les mêmes étranges états d'âme et par d'identiques impératives pulsions. Étonnant. Déstabilisant. Insupportable. Mais explicable.

Deux enfants, les miennes, au demeurant charmantes petites personnes, entraient à pas de velours dans l'adolescence. Un homme, leur père, au demeurant plutôt responsable et affable, était atteint par les premiers symptômes de la CMV, entendez la « crise du milieu de vie » – en anglais, mid-life crisis.

Deux phases de vie. Une même crise. Pas vraiment évidente à vivre pour l'individu ci-devant épouse et mère, ayant a priori digéré depuis des lustres les turbulences de son adolescence et ne voyant pas à l'horizon l'annonce d'un nouvel avis de tempête. Une crise traversée fréquemment de conserve par les enfants et leurs parents, sans que ces derniers se rendent compte qu'ils sont en train de vivre ce qu'ils fustigent et déplorent chez leurs rejetons.

« Il fait sa crise », commentent, fatalistes, papa et maman lorsque l'enfant prévisible se transforme soudain en ado déconcertant. Ils ont été préparés au pire par les psys, qui leur ont bien expliqué que la métamorphose, normale, est indispensable au bon fonctionnement ultérieur de leur progéniture – si elle n'intervient pas, c'est qu'il y a eu une erreur, quelque part dans leur système éducatif. Alors, les parents attendent courageusement l'émeute qui va dévaster le paisible sweet home... Avec une seule idée en tête : aider le « maillon faible » dans sa quête identitaire.

Ce qu'ils ne savent pas toujours, ces adultes à qui on ne la fait pas, c'est qu'eux aussi risquent, au même moment, de connaître de semblables déflagrations. La simultanéité des crises peut en effet en démultiplier les effets. Attention, chambardements en vue ! Parfois, c'est toute la famille, grands-parents inclus, qui « fait sa crise », et pas les seuls ados, auxquels on impute en général l'entière responsabilité du tumulte.

Les grands ne se rendent pas toujours compte qu'ils traversent leur propre crise perso, masquée par les bruits et fracas de celle de leur petit chéri. Lorsqu'ils commencent à se poser des questions, il est souvent trop tard : ce en quoi ils croyaient, leurs valeurs, leurs projets, leur couple, a été touché par le tsunami du doute et de la remise en cause. C'est ainsi que commença, entre mes trois personnages, une étrange cohabitation.

Jamais ils ne s'étaient autant ressemblés : jamais ils ne se sentirent aussi étrangers ! Il faut dire à leur décharge qu'ils ne se reconnaissaient pas eux-mêmes.

« Mais que devient mon corps ? », se demandaient, mi-interloquées, mi-fascinées, les premières, en prenant des poses candidement lascives devant le miroir de la salle de bains. « Mon Dieu, qu'est-il devenu ? », se lamentait l'autre en se regardant de profil dans le même miroir.

Pratiquant l'art des sincérités successives, les filles affirmaient leur différence avec des looks de plus en plus « créatifs », tour à tour lolitas, gothiques ou néohippies, tandis que leur père avait, signe d'une véritable révolution existentielle, abandonné la cravate, stigmate phallique de son entrée dans le monde des adultes, pour le port exclusif du polo noir d'Ardisson, et jeté à la poubelle son rasoir, autre objet de rituel de passage : quand l'ado mâle se rase pour montrer qu'il a grandi, son père refuse de se raser pour se prouver qu'il n'a pas vieilli !

Personne ne les comprenait. Le monde entier, à commencer par leurs proches, les empêchait de vivre une vie digne de ce nom, c'est-à-dire libre, aventureuse, allégée de toutes ces mesquines contraintes nommées horaires, participation au rangement du territoire commun, rallyes-Caddie au supermarché, dépassements du forfait téléphonique, compte dans le rouge et autres joyeusetés du quotidien.

J'ai d'abord assisté à cette transmutation en spectatrice effarée, jusqu'à ce jour de décembre où l'intérêt d'aller une fois de plus dîner chez des voisins, avec lesquels, depuis des années, je ne partageais qu'une proximité « sociale », s'est posé avec une acuité nouvelle. Il y eut ces bouquets de fleurs reçus par ma voisine de palier, qui vivait le grand amour avec un jeunot de douze ans de moins qu'elle. Puis ce double, d'abord non identifié, croisé dans la vitrine d'un magasin. Dos rond, petit bedon... « Non... C'est pas moi, ça ? »

Je me sentais bizarre. Pas malheureuse, non, tout juste en attente ou en devenir, comme en équilibre précaire entre des sentiments et des désirs contradictoires. Contagieuse, la « crise » pointait son nez.

Crise d'adolescence, crise du milie...
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