• Conseillé par
    23 avril 2015

    Ramsès au pays des points-virgules

    Dans cette fiction, au grand bonheur des lecteurs, se retrouvent des personnages complètement loufoques dans un monde fantaisiste. J'ai eu l'impression de les connaître, vous allez comprendre pourquoi...
    Une dénommée Alice parlant seulement l'anglais, est toujours en compagnie d'un lapin qui fume la pipe, un lit à baldaquin se met à voler. Ce que j'ai préféré c'est la préparation des pancakes par une jeune fille nommée Sissi car ce qui m'a enchanté c'est de retrouver "Peau d'Ane", l'héroïne de mon conte préféré. J'ai vraiment cru qu'elle mettrait un ingrédient spécial dans sa pâte. Tous les personnages vont devoir résoudre un terrifiant mystère Qui est Lord Cycklopp habitant Baskerville's Casle ?


    L'allusion à des personnages historiques est très intéressante.
    Un personnage se retrouve dans une chambre remplie d'eau, puis sur un fleuve, puis sur les vagues de la Manche dans son lit blotti sous sa couverture. Et non, il ne s'appelle pas Moïse, il s'appelle Ramsès II...!!
    De plus, le château, vu du ciel, est comparé à une mâchoire prête à dévorer le ciel. J'ai tout de suite pensé à l'ancienne Egypte grande puissance qui a dévoré toutes ses nations ennemies.
    Des fromages lancés par un corbeau sont comparés à des flocons de neige, le chemin vers le château se fait sous la neige, la cour est lugubre, sombre et glacée. Une scène du film Dracula a refait surface, celle où un couple, en pleine nuit, sous la neige se rendent à son château en calèche. Et là poursuivant ma lecture, je lis que dans la lueur de la lune, une chauve-souris effleure les cheveux de Sissi...
    Puis, j'ai beaucoup apprécié que l'auteur fasse appel à notre imagination en nous invitant, à plusieurs reprises, à participer de façon originale et ludique à cette fiction en complétant les paroles de chansons sous forme de rimes. Je me suis prise à ce petit jeu, c'était très amusant.
    Enfin, j'ai lu ce livre en un après-midi au soleil sur ma terrasse. Je peux vous dire que rien ni personne n'aurait pu interrompre ma lecture tellement cette fiction est palpitante et prenante, je n'aurais pas pu attendre pour connaître la suite de l'histoire. La chute est vraiment inattendue et le suspense dure jusqu'au bout.
    Conclusion :
    Chapitre XXI, Dénouement insurpassable où l'on apprend ce que l'auteur n'a pas pu dire. Ma réponse :
    Il n'y a rien à ajouter car l'oncle Sigismond et sa nièce Alice habitent dans la quatrième dimension où tout ce qui se rêve à l'approche de Noël peut devenir réalité...
    Et je me pose cette question : Pierre Thiry est-il l'oncle Sigismond venu de la quatrième dimension en ayant atterri dans notre monde avec le lit à baldaquin de Sissi...?
    http://www.facebook.com/larubriquedolivia


  • Conseillé par
    16 avril 2015

    Loufoque, génial!

    Il n’y a qu’un mot pour décrire ce livre : Loufoque ! Je l’ai adoré !

    Ramsès au pays des points-virgules s’apparente à un conte sous forme de parcours initiatique. Et on peut dire une chose, c’est qu’il porte bien son sous-titre de « Fiction pour tous les lecteurs de dix à cent-dix ans » ! Cela m’a complètement transportée dans un autre monde, un monde de l’enfance où il a été agréable de demeurer le temps de quelques heures pour s’échapper de la monotonie du quotidien.

    Ce récit vivifiant est ponctué d’humour, d’action et d’espièglerie. On sent le plaisir de l’auteur à narrer cette histoire et on est immédiatement embarqué dans cette espèce d’univers onirique. Et cela dès le départ, alors même que le début est censé se dérouler dans le même monde que nous, on ressent une aura fantaisiste transpercer le récit. Les personnages reflètent tous des êtres extraordinaires. On les a déjà presque tous rencontrés au moins une fois dans notre vie sous d’autres traits et c’est un vrai bonheur de les retrouver ici, tous plus farfelus les uns que les autres. Ramsès II en personnage principal de conte, il fallait y penser !

    Le monde qui nous est offert a beau avoir des apparences féériques il attise également parfois notre peur. On peut passer du côté du rêve à celui du cauchemar en un instant et j’ai réellement eu l’impression de retomber en enfance avec ces transitions. Les monstres terrifiants qui peuplent les nuits de notre enfance prennent les traits de Walton Watson ici (bien que sa description soit également très comique !) ou ceux du fameux Lord Cyklopp. D’autres parts, qui aurait pensé à donner un rôle de personnages à des points-virgules ? C’est complètement fou mais tellement génial !

    L’écriture est formidable et révèle une grande culture, une joie du maniement de la langue. Toute la narration est rythmée par des assonances, allitérations et rimes farfelues, des fables, des chansons, des jeux de mots très drôles. Que de références culturelles dans ce conte ! Et quelle excellente idée d’investir le lecteur jusqu’à l’écriture du conte en lui-même. J’ai trouvé ça particulièrement ingénieux de communiquer avec le lecteur dans des notes et l’inciter à compléter des paroles de chansons ou à les « améliorer ». C’est très drôle et très ludique ! Aucune chance de s’ennuyer !

    La fin est réellement excellente. Les deux derniers chapitres m’ont réellement convaincue du plaisir que prend l’auteur à partager, à offrir à son lecteur. Je n’avais jamais vu cela auparavant. Le lecteur a réellement une place immense dans ce conte, une place à part entière et c’est plaisant de se sentir aussi impliqué !

    J’ai passé un excellent moment par cette lecture, j’étais émerveillée tout au long du récit avec l’impression de retourner en enfance, d’oublier tous les tracas du quotidien et de rêver de manière éveillée. C’est un sentiment très agréable, très divertissant ! En trois mots : J’ai adoré !


  • Conseillé par
    12 mai 2011

    Un fabuleux voyage à travers la fantaisie délirante d'un rêve!

    Quel curieux voyage je viens de faire! En refermant ce livre, je m'étire comme après un long sommeil, peuplé de rêves plus abracadabrants les uns que les autres.

    Au début, tout est normal. Dans une famille "presque" normale, se déroule une scène "presque" normale. Oncle Sigismond et sa nièce Alice, jouent à un jeu qu'ils ont inventé pour tester leur culture littéraire."Qui a écrit quoi?" est leur jeu préféré. Mais aujourd'hui, Alice a envie de piéger son oncle et invente le titre d'un roman "Ramsès au pays des points virgule" pour demander à son oncle qui en est l'auteur. Face à son silence, elle prend de l’aplomb et invente également le nom de l'auteur pour lui clouer le bec. Jérome Boisseau. Mais l'oncle ne se laisse pas démonter et affirme qu'il le connait. Certaine de remporter la partie, elle le met donc au défi de lui trouver un autre livre de cet auteur. Oncle Sigismond relève le challenge, et ne conçoit qu'une seule solution pour le remporter, il doit écrire lui même un livre sous le nom de Jérome Boisseau.

    Sur ce, il s'endort et se met à rêver. Comme tous les rêves, celui ci est inspiré de sa journée réelle, et le roman qu'il doit écrire se met en place tout seul, dans son esprit un peu embrumé.

    C'est là que les choses "surtout pas sérieuses" commencent. Dans son rêve se matérialisent Ramsès II le célèbre pharaon mais dans le monde moderne, sa nièce Alice, qui s'incarne dans le personnage d'Alice (au pays des merveilles) accompagnée de son lapin évidemment.

    J'ai rencontré des personnages loufoques et attachants, tel Charles Hockolmess, le chat principal de notre histoire de dingue, qui joue ici le rôle de sa vie dans un remake du lapin blanc d'Alice au pays des merveilles.

    J'ai suivi notre oncle Sigismond, ou l'auteur Pierre Thiry, car je pense bien que l'un n'est autre que l'autre lui même, dans un vrai labyrinthe enchanté, où chaque recoin recèle une scène énigmatique et décalée, telle qu'on n'en conçoit que dans les rêves desquels on se réveille tout tourneboulé.

    Tout en cheminant derrière lui, me régalant de ce qu'il me montrait, je me disais que cet homme, intelligent et naïf, rêveur et irréel, me faisait penser à Willie Wonka, l'étonnant maitre de cérémonie de Charlie et la chocolaterie. Insaisissable, surprenant et un peu effrayant par le mélange de candeur et de folie qu'il dégage.

    J'ai découvert le château des Baskerville, à la manière de Belle visitant l'antre de la Bête, rencontrant dans chaque corridor des personnages au moins aussi fous que le chapelier toqué de Lewis Caroll, et des animaux enchantés dotés à la fois de l'intelligence humaine, et du soupçon de magie des contes de fée, pendant que de son œil avisé la "bête" de ce roman ci me surveillait, contrôlant que ma visite se déroulait sans accroc.

    J'ai vécu cette aventure à la fois comme un enfant vit les histoires incroyable qu'il se raconte en jouant, et à la fois à la manière de l'adulte que j'étais lors de ma lecture de l'écume des jours de Boris Vian. Un cocktail vraiment savoureux je dois dire. C'est à dire que pendant ce voyage incroyable et irréel, j'étais à la fois une gosse navigant sur les vagues de son imagination débordante, et à la fois une adulte, rêveuse et nostalgique de ses jeux d'enfant, qui
    vit ses aventures avec toute la passion de l'enfant de 10 ans qui sommeille toujours en elle.

    De toute évidence, Oncle Sigismond ( alias le chat Charles Hockolmess, alias notre auteur de Ramses au pays des points virgule, j'en suis définitivement convaincue) est très inspiré par Jean de la Fontaine et ses fables, ou par le charisme de Boris Vian, Boris Vian en tant que chanteur, car son texte est parsemé de ses paroles, mais aussi en tant que poète écrivain. Dans le style de narration, dans la naïveté volontaire et experte de l'histoire, dans ses loufoqueries génialissimes concernant les personnages, et l'improbabilité des scènes.

    Ici, point de longues descriptions ennuyeuses pour poser les paysages, ni de portraits trop précis des personnages, et ce n'est nullement nécessaire, l'auteur titille suffisamment votre imagination et le reste est réalisé par les renvois à peine voilés à des personnages que tout le monde connait.

    Une autre originalité de ce roman: la possibilité de n'être pas "que" lecteur, l'auteur nous laisse la liberté de compléter certains passages, des paroles de chansons notamment, à réinventer avec notre propre sensibilité, et il est marrant et agréable de jouer le jeu. La fin nous réserve également une belle surprise, pour la découvrir, lisez-le!

    Ramsès au pays des points virgule m'avait attirée immédiatement lorsque j'ai lu qu'on le qualifiait d'ovni littéraire. En effet, c'est adapté. Sincèrement, c'est une histoire inclassable, entre le conte et le poème ( j'ai repéré beaucoup de vers et de rimes à l'intérieur du texte en lui même), entre le rêve d'enfant et le monde adulte. C'est juste improbable. Mais que c'est bon! On vit cette aventure comme dans un rêve dans un rêve dans un rêve...

    Ce livre est un conte poétique moderne, plein de vie, de douceur, à savourer comme un bon chocolat fourré croquant à l'extérieur, et si moelleux dedans.
    5/5 dans sa catégorie, j'y ai pris un plaisir immense.


  • Conseillé par
    5 janvier 2011

    Roman de Pierre Thiry. Illustrations originales de Bernadette Geoffroy.

    Sigismond est un bouquiniste très cultivé. Avec sa nièce Alice, il aime les devinettes littéraires à la sauce "Qui a écrit..." Sigismond gagne à tous les coups, ou presque... Alice le piège un jour sur l'auteur Jérôme Boisseau. Pour Sigismond, c'est incroyable, "lui, l'érudit, le bouquiniste, il était exclu qu'il puisse avouer ne pas connaître un écrivain." (p. 16) Il décide alors d'écrire un livre sous le pseudonyme de cet auteur, livre intitulé Ramsès au pays des points-virgules. Mais à son propre jeu de création littéraire, Sigismond pourrait bien se faire prendre voire surpasser...


    Dans ce roman, la jeune Sissi, qui aime dessiner, peindre et sculpter, rencontre Ramsès II, le pharaon, qui est loin d'être mort. Ils embarquent pour un long voyage qui les mène jusqu'à Londres. À Baskerville's Castle, Lord Cycklopp fait règner la terreur: "À chaque fois qu'il mange un Anglais, il prétend que c'est pour venger une certaine Jane Dark." (p. 126) Aidée - ou pas - de Walton Watson et de Charles Hockholmess, Sissi et Ramses II vont renverser l'infâme Lord Cyklopp, grâce aux livres et à la grammaire. Sissi "avait toujours pensé que l'on pouvait trouver d'astucieuses solutions pour se sortir des problèmes concrets de l'existence dans les ouvrages des meilleurs écrivains." (p. 60)

    Ce roman, largement destiné à la jeunesse, mais délectable pour les lecteurs adultes nostalgiques de leurs premiers émois littéraires, est une mine de références artisitiques: Jean de La Fontaine est pastiché à l'envi, Lewis Carroll et Arthur Conan Doyle sont à l'honneur, Bollie Hollyday et Boris Vian font vibrer les pages au son de leurs mélodies uniques et entêtantes.

    Les aventures de tous les héros sont dignes des meilleurs contes et récits fantastiques: les lits s'envolent ou flottent sur la Tamise, les chats parlent, les méchants sont très méchants et le verbe porté haut est toujours aussi puissant. Par certains aspects, ce roman m'a rappelé l'archipel des excellents livres d'Erik Orsenna . Jouer avec les mots et la langue est toujours un plaisir qui n'attend pas le nombre des années!

    Pierre Thiry, dans ce texte très largement inspiré d'une motivation autobiographie, offre un ouvrage vraiment ludique et interactif. Les jeunes lecteurs ne se contentent pas de lire: ils peuvent compléter les textes de Boris Vian, s'amuser pourquoi pas à inventer d'autres pastiches des fables de La Fontaine, tester les recettes de pancakes ou de piperade chères à Sissi et même écrire le dernier chapitre du livre!

    Quand l'auteur m'a contactée pour me proposer son livre, j'ai immédiatement accepté. D'abord parce qu'il avait de bons arguments, ensuite parce qu'il est toujours agréable de participer à la promotion d'un livre. Alors, même si les coquilles et les erreurs typographiques m'ont fait grincer des dents, je recommande chaudement ce livre aux jeunes lecteurs: ils pourront se l'approprier en co-écrivant certaines parties du texte. Les notes de bas de page ne peuvent en outre qu'aviver leur curiosité de lecture! Et c'est tout le mal que je leur souhaite!