Pascale B.

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26 décembre 2023

Œuvre orgasmique

Pendant un confinement, deux frères réalisent un film sur les relations entre les humains et les robots, une exploration cinématographique de la cohabitation des humains avec des êtres créés par eux.
Le monologue du scénariste précède une narration chorale faisant intervenir une multitude de participants, techniciens et membres du public, conférant ainsi au récit une fluidité captivante.
Peut-il exister une connexion profonde entre un robot et un être humain ?
Ce film devient un phénomène culte en raison de ses imperfections, de ses effets singuliers et de ses répercussions. Les interprétations sont multiples, suscitant à la fois des éloges et des critiques, car il offre un impact saisissant sur le public, qu’il soit divertissant, éveillant les pulsions sensuelles, favorisant l’empathie ou même forgeant des liens fraternels.

Un roman décalé, mêlant humour et profondeur, tout en restant plausible.
Chaque lecteur est invité à élaborer sa propre perception au fil des pages, vers une issue inattendue.

« La vraie magie du cinéma, c’est qu’un film, ça se revoit. Alors qu’une vie, il n’y a qu’au cinéma que ça se revit »

16,10
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26 décembre 2023

Le ticket de PMU

Quelle situation singulière que de préserver un amas d’ordures du regard de la rue, lui conférant ainsi un statut social et sentimental…. Pour G. Obiégly, il devient le point de départ d’une analyse psychanalytique sur la signification de la valeur.
Ce monologue porte un regard incisif et décapant sur le musée des valeurs sentimentales, tissant des histoires autour des objets dont on peut, ou non, se résoudre à renoncer. Une introspection cynique à la fois sur soi-même et envers le monde ; accompagnée d’une débandade de pensées et d’auto-dérision.
Ce petit tas d’ordures génère un transfert d’intimité assez captivant.
Le style adopté par l’auteur se distingue par une fluidité marquée, ajoutant une dimension supplémentaire à cette réflexion pleine d’esprit.
Un texte d’une richesse émotionnelle, vibrant d’originalité et d’inattendu ; un décalage très créatif.

« Dès ma première vision du petit tas d’ordures, j’ai éprouvé un choc de sa nudité.

« Toutefois, le petit tas d’ordures est pour moi une énigme d’art. Il ne s’agit pas de l’élucider mais de l’observer »

« Les choses témoignant du passé d’une personne ont plus d’importance que celles illustrant son présent «

Albin Michel

27,48
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23 décembre 2023

La cité des excès

Las Vegas, métropole surgie des sables arides et ouverte à l’addiction aux jeux d’argent, constitue le fil conducteur de ce roman dans lequel quatre protagonistes vont se croiser et leurs histoires converger vers l’incident du 1ᵉʳ mai 2015 : Ray, jeune génie mathématicien, Mary Ann, serveuse narcissique et dépressive, Tom en situation irrégulière, Lindsay journaliste à la recherche d’un scoop….
L’attraction hypnotique de la ville sur les joueurs est habilement décrite et très bien documentée, mettant l’accent sur l’évolution des personnages dans cet univers vertigineux et impitoyable. Le récit explore également les communautés agissant en coulisse derrière la façade de la ville.
La narration fluide et le talent de l’auteur offre une vision réaliste et pointue de l’univers éphémère et dévorant du jeu.
C’est un roman jubilatoire pour les passionnés et audacieux pour les autres.

« Pendant n’importe quelle partie donnée, il s’aperçut qu’il était susceptible de traverser des émotions d’une diversité étourdissante : d’un sentiment indu de toute-puissance à l’apitoiement fataliste et à l’angoisse existentielle. »

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20 décembre 2023

Plaisirs vénitiens

Carmen, commissaire de police italienne au caractère trempé et son adjoint Michaël, entraîne le lecteur dans une enquête captivante, suite à la mort suspecte d’une jeune femme à Montmartre.

Mêlant polar et voyage à Venise, l’histoire implique une double immersion, tant dans les coulisses de la mode que dans l’organisation de la police italienne et la collaboration internationale.
L’écriture contemporaine est rythmée, à rebondissements et riches en anecdotes historiques du XVIIIᵉ siècle. Malgré le spoiler de l’auteur à mi-parcours, l’histoire conserve son caractère original maintenu par le suspense.

Un thriller efficace qui offre une vraie fin, comprenant une scène ingénieusement articulée, laissant entrevoir une possible ouverture pour un second tome.

Expériences du deuil et pratiques funéraires

Gallimard

23,00
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17 décembre 2023

Une nuit par semaine avec un fantôme

Suite à la perte d’un proche, Jennifer Kerner réalise, 15 ans plus tard, un ouvrage hybride combinant un essai sur la mort et un récit de voyage archéologique funéraire, guidée par le désir de comprendre comment gérer la perte de l’être aimé de trouver les clés pour aller mieux.
Jennifer Kerner partage ses voyages, rencontres et ses fouilles archéologiques, alternant son récit de monologues avec son défunt.

Ses réflexions intimes et scientifiques sur la manière de voir et de traiter les défunts, sur la variété et la complexité des rites funéraires à travers le monde, les symptômes et reliques du veuvage, anecdotes du passé et faits divers rendent ce récit particulièrement intéressant et riche en données inconnues provenant d’autres populations (humusation, chöd, etc.)

L’auteure soulève la question de l’avenir de la mort, des perspectives culturelles et sociétaires entourant la mort, un sujet universel.

« La crémation est une calamité dans la culture confucéenne où il est capital de conserver intact le corps »

« En pleurant pour les morts, vous avez essuyé les larmes des vivants. Nous sommes joyeux maintenant »