Apocalypse bébé

Virginie Despentes

Grasset

  • Conseillé par
    18 octobre 2010

    J’avais commencé ce livre et bout d’un trentaine de pages, je l’avais refermé pour deux raisons : l’histoire à laquelle je n’arrivais pas vraiment à accrocher mais surtout à cause du langage de Virginie Despentes. Vu toutes les critiques élogieuses, je l’ai ré-ouvert et je l’ai fini. Alors, non ce n’est pas un coup de cœur, et non, je n’ai pas aimé ce livre.

    J’ai trouvé l’écriture de l’auteure trash et provocante. Toutes les deux ou trois pages, les mots sont crus surtout de la part de la Hyène qui elle joue aussi sur carte de la provocation. A part le personnage du père de Valentine dont j’ai trouvé les descriptions assez crédibles, les autres m’ont semblé tendre vers la caricature. Et pour ce qui est de l’histoire, malheureusement, je n’y ai pas été sensible.


  • 15 octobre 2010

    Apocalypse

    Sur la route, Lucie une femme hétéro déprimée fait la détective privée, lancée dans Paris à la suite d’une adolescente, Valentine, classe moyenne, élevée par son père écrivain peu connu, et une belle-mère qui a deux filles, plus une grand-mère paternelle.

    La mère d’origine maghrébine, est partie. D’abord, la détective se fait semer dans le métro et c’est un drame, la famille exige qu’on retrouve la petite qui n’a aucune caractéristique significative. Lucie n’a jamais « fait de fugue » et fait appel à une fameuse méchante, la Hyène, belle lesbienne terrible, pour la seconder dans son enquête. Elles comprennent que la petite n’a pu que partir retrouver sa vraie mère à Barcelone. Le tableau de la Hyène, aux yeux de Lucie, est fulgurant, la force du désir lesbien s’y déploie avec le jeu de la menace en vecteur majeur. Lucie se sent de plus en plus minable et insignifiante. À Barcelone, elles ne trouvent pas grand chose, hormis une mère qui n’a pas vraiment accueilli sa fille, l’ayant cachée à son nouveau riche mari, une bonne sœur qui semble en savoir plus long qu’elle ne le dit. Parallèlement Lucie rencontre une femme dont elle tombe vraiment amoureuse, l’enquête est entre les mains de la Hyène. Comme par hasard à force de tourner en rond Valentine surgit et elles la ramènent au papa. On comprend que la bonne sœur avait un plan secret avec la petite, lequel ? On ne sait pas. La Hyène tente de la décourager de rentrer chez son papa, mais la petite joue à faire la sage. Happy end en apparence.
    Un beau matin, à la télé on apprend que le Palais Royal a explosé, déchiqueté. Une vidéo est trouvée : Valentine s’introduit une bombe tel un Tampax dans le vagin et prononce un poème qu’elle avait écrit en Espagne « Je suis la peste, le choléra, la grippe aviaire et la bombe A. je suis la merde dans tes yeux petite salope radioactive, mon cœur ne comprend que le vice. Transuraniens, humains poubelles, contaminant l’universel. »… Les États resserrent l’omni surveillance anti-terroriste, plaçant beaucoup de gens inutilement en prison, Lucie doit se cacher, changer d’identité…
    Très bel écho de l’ouverture rebelle de l’érotique lesbien, sur fond de révolte et de dégoût d’une adolescente qui refuse le monde des adultes hétéros, soumis, hypocrites, menteurs, lâches. C’est la faute au divorce, aux vidéos, au président, au sucres rapides, aux sans-papiers… aucune solution, ni féminisme, ni révolte armée, une gamine kamikaze parisienne, bien de chez nous, nous explose à la gueule notre merde.


  • Conseillé par
    30 août 2010

    Couverture jaune flashy, titre et nom de l’auteur en très gros caratères... Dur de passer à côté d’Apocalypse bébé, le dernier roman de Virginie Despentes.

    L’intrigue est assez simple : une privée, plutôt médiocre, doit rattraper une adolescente en fugue, Valentine. Elle se retrouve à faire équipe avec La Hyène, étrange créature, tour à tour obsédée sexuelle et cruelle érinye. Bref, un personnage complexe au sujet duquel, le peu qu’on apprend laisse sur sa faim. Si La Hyène tire son épingle du jeu parmi la galerie de personnages, la construction du récit et ses focus sur les êtres qui ont fréquenté Valentine avant sa disparition aident quand même à s’accrocher aux pas des enquêtrices et à chercher à en découvrir davantage sur l’adolescente disparue. Où est-elle ? Pourquoi s’est-elle enfuie ? Dans quel état vont-elles la retrouver ? Mais, surtout, qui est-elle ?
    Apocalypse bébé est donc un polar plutôt prenant, globalement plaisant, même si la fin semble un peu baclée. L’apocalypse finale tourne en crise paranoïaque et on referme le roman avec l’impression d’avoir été un peu lésé. Une suite en gestation, pour Apocalypse bébé ?