Indigo

Une bande de français prend l'avion pour se rendre en Inde. Parmi eux se trouvent Roland, sexagénaire philosophe et écrivain, Charlotte, cinéaste et Raphaël, auteur qui a publié deux romans. Là-bas, ils retrouvent Géraldine, la jeune directrice de l'Alliance française de Trivandrum, une française mariée à un indien qui va s'occuper d'eux et Renata, la jeune compagne de Roland les rejoint. Le roman alterne les chapitres consacrés à Charlotte, Géraldine et Roland. Si Géraldine est tout de suite décrite comme une personne sympathique, ce n'est le cas ni de Roland, dont l'ego surdimensionné lui donne l'impression que toutes les femmes ont envie de se jeter dans ses bras, ni de Charlotte, présentée comme une femme capricieuse.

Les trois personnages que nous suivons portent en eux la mélancolie de leur passé. Géraldine retrouve dans l'un des auteurs son grand amour d'enfance, Roland a un rendez-vous qu'il a bien caché à Renata et Charlotte a rendez-vous, même si elle ne le sait pas, avec le souvenir de sa meilleure amie qui s'est suicidée et qui était d'origine indienne. Il m'a fallu du temps pour entrer dans ce roman (au moins un tiers du livre), parce que le but de Catherine Cusset est de caricaturer ce groupe d'intellectuels français en Inde, et donc en général notre comportement en tant que touriste; c'est d'ailleurs pour cela que Gérladine est d'emblée plus sympathique, elle n'est pas une touriste. Mais ensuite, je me suis attachée à Charlotte et à sa blessure et même Roland est parfois parvenu à m'émouvoir même s'il reste un personnage insupportable pour une lectrice. Contrairement à la majorité des blogueurs, j'ai eu moins de tendresse pour ce que vit Géraldine car ce qu'elle vit me semblait à la fois banal et ridicule. Ce que Catherine Cusset dépeint très bien, ce sont de petites scènes dans lesquelles on pourrait s'imaginer: la scène où Charlotte donne tout son argent à des indiennes m'a semblé très réaliste. Ce n'est pas un roman sur l'Inde mais sur le regard des touristes français et j'ai apprécié ce parti pris, le rebondissement entre Renata et Roland m'a semblé réussi. Je regrette tout de même qu'il faille tant de temps pour entrer dans cette histoire et aussi que la lectrice ne soit pas très bonne. Cécile Cassel fait des pauses étranges à l'intérieur des phrases.