Le Big big boss

Anne Mulpas

Nathan

  • Intéressant

    Gavin ne se sent plus de joie. Lui qui ne quitte jamais son Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique (ITEP), il a été choisi pour suivre des cours au collège et même intégrer des classes « normales » quelques heures par semaine. Les obstacles seront nombreux… Il est parfois difficile de savoir comment réagir face à l’incertitude et à l’inconnu. Mais Gavin ne compte pas abandonner aussi facilement. Après tout, c’est lui le big big boss et il entend bien le montrer à tout le monde !

    Enfin un roman qui donne la parole à un enfant « à besoins spécifiques ». Placé en ITEP, on ne sait pas précisément ce qui entrave Gavin dans sa scolarité. Au fil de la lecture, on soupçonne un peu de dyslexie, voire quelques problèmes pour gérer ses émotions. Mais ce n’est pas dit clairement et c’est bien normal, ce n’est pas le sujet du livre à proprement parler.

    En effet, Gavin est avant tout un enfant qui a les mêmes peurs, les mêmes doutes face à la nouveauté et aux chamboulements provoqués par une entrée au collège. C’est d’ailleurs un crève-cœur de le voir appeler les autres élèves les « normaux ». Même s’il oppose ce terme aux « exceptionnels » qui forment son petit groupe, le lecteur n’est pas dupe. Cela souligne un profond mal-être en lui, une stigmatisation qu’il a malheureusement intégrée comme étant vraie et avérée.

    J’ai aimé le personnage et l’histoire qui montre que tout le monde peut y arriver : le collège impressionne, mais ce n’est pas l’Everest ! Cependant, j’ai eu plus de mal avec le style « oral ». C’est un choix qui se comprend car le lecteur se sent ainsi plus proche du personnage principal. On a l’impression d’être à ses côtés, de discuter avec lui, voire même d’être dans sa tête. Mais justement, écrire comme on parle – et ici, comme parlent des adolescents – ça pique un peu les yeux, c’est confus et difficile à suivre…

    En conclusion, un petit livre qui a le mérite de mettre en avant un personnage qui sort de l’ordinaire. Cabossé et montré du doigt pour sa différence, il prouve à tout le monde qu’il est comme les autres adolescents de son collège et qu’il est lui aussi plein de potentiel.