- EAN13
- 9782246783435
- Éditeur
- Grasset
- Date de publication
- 04/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Grasset 18,28
Critiques et romanciers s'entendent mal ; c'est une tradition. Les premiers,
avec une remarquable constance, se trompent dans leurs jugements, et les
autres continuent, malgré tout, à écouter leurs conseils erronés. Pourquoi
cette mésentente, ce divorce ? C'est tout " PARADOXE SUR LE ROMAN ", genre
très libre auquel on voudrait imposer des règles, comme si le génie et
l'invention obéissait à des lois.
Les critiques parlent de " vrais romans ", mais les grandes oeuvres, celles de
Proust, de Kafka ou de Faulkner, par exemple, sont-elles des " vrais romans ",
orthodoxes ? On tient pour une qualité de créer des " personnages vivants ",
mais sait-on ce qu'est un homme et comment il vit ? Cette notion courante est
une fiction commode, la pire des conventions. Le réalisme tant prôné est lui
aussi un préjugé parfaitement " irréaliste ", et la vraisemblance est une
fadaise. Quant au " témoignage ", c'est un attrape-nigaud. Lit-on Balzac parce
qu'il est un " témoin de son temps ", ou parce qu'il est un grand écrivain ?
La règle est pourtant simple. Il suffit de " partir à l'aventure ", et de " ne
pas suivre le chemin des autres ".
Cette évidence demeure soigneusement méconnue. Aujourd'hui, les doctrinaires
sont plus virulents et plus dangereux que jamais. Après la terreur de la "
littérature engagée ", au lendemain de la Libération, nous vivons à présent
sous la tyrannie du " nouveau roman ", " plate et triste machine conçue pour
aboutir à la destruction totale de la littérature ".
Kléber Haedens, qui peut être mordant ou passionné avec le talent que l'on
sait, n'est tendre ni pour Sartre, ni pour Robbe-Grillet, ni pour Nathalie
Sarraute, qu'il considère comme des fossoyeurs irresponsables...
Cette vigoureuse contre-offensive d'un des rares esprits libres de notre
époque, n'est pas seulement le prétexte d'un réjouissant morceau de bravoure
incisif et polémique : c'est un cri d'alarme. On doit l'entendre.
avec une remarquable constance, se trompent dans leurs jugements, et les
autres continuent, malgré tout, à écouter leurs conseils erronés. Pourquoi
cette mésentente, ce divorce ? C'est tout " PARADOXE SUR LE ROMAN ", genre
très libre auquel on voudrait imposer des règles, comme si le génie et
l'invention obéissait à des lois.
Les critiques parlent de " vrais romans ", mais les grandes oeuvres, celles de
Proust, de Kafka ou de Faulkner, par exemple, sont-elles des " vrais romans ",
orthodoxes ? On tient pour une qualité de créer des " personnages vivants ",
mais sait-on ce qu'est un homme et comment il vit ? Cette notion courante est
une fiction commode, la pire des conventions. Le réalisme tant prôné est lui
aussi un préjugé parfaitement " irréaliste ", et la vraisemblance est une
fadaise. Quant au " témoignage ", c'est un attrape-nigaud. Lit-on Balzac parce
qu'il est un " témoin de son temps ", ou parce qu'il est un grand écrivain ?
La règle est pourtant simple. Il suffit de " partir à l'aventure ", et de " ne
pas suivre le chemin des autres ".
Cette évidence demeure soigneusement méconnue. Aujourd'hui, les doctrinaires
sont plus virulents et plus dangereux que jamais. Après la terreur de la "
littérature engagée ", au lendemain de la Libération, nous vivons à présent
sous la tyrannie du " nouveau roman ", " plate et triste machine conçue pour
aboutir à la destruction totale de la littérature ".
Kléber Haedens, qui peut être mordant ou passionné avec le talent que l'on
sait, n'est tendre ni pour Sartre, ni pour Robbe-Grillet, ni pour Nathalie
Sarraute, qu'il considère comme des fossoyeurs irresponsables...
Cette vigoureuse contre-offensive d'un des rares esprits libres de notre
époque, n'est pas seulement le prétexte d'un réjouissant morceau de bravoure
incisif et polémique : c'est un cri d'alarme. On doit l'entendre.
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