Le non de la Guinée à de Gaulle

La Guinée de Sékou Touré entre dans l'histoire moderne contemporaine le 28 septembre 1958 par un Non retentissant à la communauté française proposée par le général de Gaulle. Le prestige de l'homme du 18 juin rend plus intense cet instant qui va marquer la Guinée pendant plus d'un quart desiècle. Sékou Touré pensait tout haut, à cette époque, que seuls les peuples libres sont capables d'assumer leur destin. Sans doute le leader guinéen, pourtant rompu aux débats de l'Assemblée Nationale française a-t-il mal évalué la situation intérieure de la France, ses obligations de moyenne puissance face aux appétits internationaux dans la période délicate de la décolonisation ; sans doute s'est-il illusionné sur la fibre paternelle de Charles de Gaulle, mais à Conakry, l'homme de la France libre n'entend ou ne veut pas entendre ce « Non ».
Le professeur Lansiné Kaba, historien guinéen, nous retrace dans cet ouvrage non seulement les événements qui ont présidé au vote négatif et qui l’ont suivi, mais aussi, avec le recul, aujourd’hui, une véritable rétrospective à la lumière des questions désormais d’actualité brulante telles que le leadership, l’usage du pouvoir, le devoir de souvenir et d’unité, le choix démocratique et le futur de la Guinée face aux défis du 21e siècle.