EAN13
9782845390393
ISBN
978-2-84539-039-3
Éditeur
MEMOIRE DROIT
Date de publication
Nombre de pages
373
Dimensions
24 x 13,5 x 2,3 cm
Poids
575 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Ce droit qu'on dit administratif

Études d'histoire du droit public

De

Memoire Droit

Indisponible
Ce droit qu’on dit administratif... Études d’histoire du droit public, se présente comme un recueil d’articles. Il est en réalité bien davantage. On a entre les mains un ouvrage dont la ligne directrice entend déconstruire un certain nombre de mythes du droit administratif. De la distinction « droit public, droit privé » à « l’exorbitance » en passant par la « person‐ nalité juridique », rien de ce qui constitue les principes fondateurs de la matière n’échappe au regard incisif de l’auteur. Comme l’indique la préface, l’ouvrage s’inscrit dans le sillage d’une tradition critique. C’est moins pour sa qualité de spécialiste d’histoire du droit qu’est Grégoire Bigot que l’on a apprécié ce livre fort érudit qu’en tant que juriste de droit public intéressé par des questions théoriques. Grégoire Bigot n’est bien entendu pas le seul à s’ins‐ crire dans une telle approche critique, que l’on pense aux travaux désormais si souvent mobilisés de Charles Eisenmann 1 ou, plus récemment, de Jacques Caillosse 2. La singularité de l’ouvrage de Grégoire Bigot provient moins de la méthode critique que d’un point de vue ancré (entre autres) dans l’héritage de Tocqueville. Démythi er le droit administratif tel que l’envisage l’ouvrage, c’est prendre conscience que le droit administratif et son juge sont avant tout au service d’une certaine conception de « l’État de droit » 3, où l’Administration est juridiquement placée à égalité avec le citoyen devant la règle de droit.
Critique, l’ouvrage de Grégoire Bigot l’est d’abord d’une certaine manière de penser le droit administratif contemporain. Par‐là, il faut entendre une certaine doxa qui bien souvent néglige – peut‐être serait‐il juste de dire : feint de négliger – la force des représentations de l’État qu’elle véhicule. La référence de l’auteur aux travaux de Pierre Bourdieu ou de Pierre Legendre est à cet égard des plus pertinentes. Cet « État », objet du droit administratif « [...] jouit en effet de ce privilège de l’adhésion spontanée dont la recherche universitaire par principe doit se mé er a n de démêler le rationnel de l’instinctif » (p. 20). Le lien établi par l’auteur entre cette Soumission librement consentie 4 envers l’État républicain et le fonction‐ nement d’une monarchie ponti cale apparaît d’autant plus éclairant. La gure de l’autorité papale aurait été remplacée en substance par celle de l’État 5. Le chapitre consacré à l’exor‐ bitance illustre cette af rmation. La liation entre théologie politique sous la monarchie et pouvoir administratif sous la révolution ne fait guère de doute au regard de l’analyse propo‐ sée par l’auteur (p. 87‐118). La transcendance qu’incarne le pouvoir administratif constitue l’une des causes explicatives de la prédominance de l’administration sur l’autorité judiciaire. L’exorbitance ne serait, en dé nitive, que l’autre nom de cette nouvelle théologie politique (Revue française d’administration publique n° 161, 2017, p.
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