La riposte, Roman

Jean-François Hardy

Plon

  • Conseillé par
    30 décembre 2021

    Injustice contre barricade

    Paris en 2020.
    Jonas, infirmier à domicile, traverse un cataclysme, le pays étant décomposé par la crise écologique. Son action est de plus en plus réduite à accompagner des patients condamnés par la maladie, la misère, la violence des autorités, la chaleur…
    Un dilemme s’impose à lui : fuir le désordre parisien vers le Nord de l’Europe ou accompagner la femme qu’il aime dans son implication révolutionnaire, « Absolum », pour sauver la Terre.

    La perception de J.F Hardy est plutôt alarmiste, alertant le lecteur sur un avenir sombre et attendant de lui qu’il se pose les bonnes questions et prenne les bonnes décisions. Il libère la parole des femmes en dessinant des personnages féminins forts et ambitieux prêts à la riposte.
    Son style alerte et direct gifle et préoccupe.
    Incisif, réaliste, glaçant.

    "Partir ou rester, collaborer ou se battre, aimer et mourir peut-être".


  • Conseillé par
    16 septembre 2021

    dystopie

    Premier roman d’une ancienne plume du Ministère de l’Ecologie, l’auteur nous offre une vision de la fin de notre monde chez nous, en France.

    Il fait de plus en plus chaud, le récit débute en octobre où la canicule sévit encore. Les hivers ne descendent pas en dessous de 25°.

    Dans Paris désagrégé par la crise écologique, la misère a définitivement pris ses quartiers. Au rationnement alimentaire s’ajoutent la violence de l’État, la canicule et les maladies.

    Un mystérieux mouvement, Absolum, placarde ses affiches dans toute la ville et gagne du terrain. Son slogan : » Révolution pour la Terre « .

    Dans ce chaos, Jonas est infirmier à domicile. Quand il ne s’occupe pas de ses patients, il se réfugie dans les bras de la jeune Khadija, déterminée à sauver le monde.

    À 37 ans, Jonas est quant à lui désabusé et s’apprête à fuir comme tant d’autres vers le nord de l’Europe, en quête d’une vie meilleure.

    Pourtant, avant de partir, il se rend dans le Sud, chez sa sœur qui survit en cultivant le peu de terre sèche qu’elle possède, terre qu’il faut sans cesse nettoyer des couches de pesticides et autres engrais chimiques.

    J’ai aimé cette première riposte des hommes contre les forces de la nature : étreindre le feu pour ne pas perdre le peu qu’il reste.

    J’ai été moins fan de la seconde riposte, plus idéologique, et qui passe forcément par les armes.

    J’ai aimé l’indécision de Jonas : rester avec sa sœur et l’aider ou rejoindre son amour Khadija qui ne rêve qu’au grand soir ?

    Comme Jonas, je pense que notre fuite en avant est un désastre, mais à notre petit niveau, que pouvons-nous faire alors que les Grandes Multinationales gouvernent ?

    La société qu’il décrit est divisée entre les riches qui peuvent se faire soigner pour leurs cancers en phase terminale, et les travailleurs de banlieue qui subissent. Les autres ont fuit vers le Nord, plus au nord qu’Amsterdam, devenue plaque tournante des réfugiés climatiques.

    J’ai aimé certains personnages : le gérant de l’hôtel où dort Jonas, ancien légionnaire qui ne veut plus tuer personne ; Marty le fournisseur de psychotropes quand les pharmacies centrales ne proposent que de l’efferalgan.

    La soif de révolution de Khadija m’a fait sourire : la révolution a-t-elle jamais permis un système politique meilleure ?

    Je ne voudrais pas non plus trop dévoiler de ce roman dont tous les détails sont malheureusement criant de probabilité de réalisation.

    Un roman à la fois écologique, politique mais aussi humain : comme Jonas, quel camp choisir ?

    En refermant ce livre, j’ai eu besoin d’herbes et de fleurs, de nuages et de pluie. Pour en profiter tant qu’il est encore temps…

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la poussière qui colle à la transpiration due à la chaleur.